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Il faut traiter l’origine plutôt que les symptômes

Le Japon est très en retard par rapport aux autres pays pour ce qui concerne l’accès des femmes aux responsabilités. Si cela a probablement besoin d’évoluer, nous sommes sceptiques à propos de certaines positions tranchées sur le sujet, qui ne nous semblent pas plus adaptées là-bas qu’autre part.

Le Japon prévoit de fixer une nouvelle exigence pour l’entrée des entreprises sur la section « Prime » du Tokyo Stock Exchange: avoir au moins 30% de femmes au sein du Conseil d’Administration en 2030. Déjà, en 2012, Shinzo Abe s’était engagé à amener la présence féminine à ce même niveau dans tous les postes de direction dès 2020, mais cette date avait ensuite dû être repoussée à 2030 car elle s’était avérée impossible à respecter. A mi-2022, 18.7% des sociétés cotées sur la section Prime n’avaient encore aucun administrateur de sexe féminin, et seules 2.2% atteignaient l’objectif de 30%.

Pour tenter de contribuer à cette évolution, l’un des plus grands fonds souverains du monde (emboitant le pas à de nombreuses sociétés de gestion) a annoncé qu’il allait commencer à voter contre les nominations de conseils entièrement masculins dans les entreprises japonaises. Si nous soutenons sans réserve l’objectif (soit dit en passant, il y a plus de femmes que d’hommes dans notre propre équipe de gestion), nous ne sommes pas certains que de telles mesures vont aider à l’atteindre.

Comme de nombreux observateurs l’ont déjà commenté, les quotas alimentent juste la frustration et un sentiment d’injustice, voire une incitation pour les dirigeants à choisir des femmes qui ne feront pas de vagues, dans le seul objectif de « cocher la case ». Nous ne voyons d’ailleurs pas pourquoi les considérations de genre, d’origine ethnique ou de religion devraient prévaloir sur les compétences et, plus important encore, sur la culture locale et les aspirations de chaque personne.

La réalité est que le Japon n’est peut-être même pas prêt pour cela, et que des conditions adéquates doivent d’abord être mises en place avant que des femmes puissent avoir envie d’entrer dans des conseils d’administration, ou de prendre d’autres responsabilités importantes, tout en ayant encore des enfants, puisque la démographie est un autre problème pour le pays. Il y a là un aspect culturel qui prendra des décennies à évoluer. Parmi les femmes les plus en vue au Japon, l’actuelle maire de Tokyo Yuriko Koike, a décrit la situation comme un plafond d’acier. De fait, les entreprises japonaises se plaignent souvent de ne pas trouver, dans leurs propres équipes, suffisamment de femmes qualifiées pour entrer au Conseil d’Administration.

Dans nos derniers documents de reporting, nous applaudissions l’activisme accru des investisseurs étrangers qui tiennent enfin les dirigeants japonais responsables de leurs actes. Nous sommes heureux si cela les pousse à faire les bons choix stratégiques pour leur société, mais un peu moins s’il s’agit juste d’encourager une diversité artificielle pour satisfaire des quotas. Il ne faudrait pas que la sélection des administrateurs potentiels s’apparente à la recherche du mouton à cinq pattes, pour identifier le seul candidat noir, musulman et de sexe féminin parlant japonais dans le pays!

 

ALF – 12 juillet 2023

 

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