En tant qu’actionnaires de longue date d’Eli Lilly, nous avons largement bénéficié de l’engouement pour les médicaments de la famille des « agonistes du récepteur GLP-1″… mais nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu’il pourrait y avoir des solutions moins chères pour combattre l’obésité.
Selon le « Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies », plus de quatre adultes sur dix sont considérés comme obèses, soit un de plus qu’il y a dix ans. Avec des conséquences comme des maladies cardiaques, des AVC, des diabètes de type 2 et certains cancers, le coût estimé de l’obésité aux Etats-Unis était de presque 173 milliards de dollars en 2019, soit un supplément de dépense de 1861$ pour chaque personne en surpoids.
Depuis que ces nouveaux médicaments ont été approuvés par la FDA, ils se sont vendus si facilement qu’Eli Lilly butte sur des problèmes de capacité majeurs, malgré les efforts de la direction pour augmenter la production. Pour rendre les choses encore plus favorables, les différents produits disponibles actuellement, qu’ils viennent de Novo Nordisk ou de Lilly, se vendent entre 1000 et 1350 dollars par mois, et les patients semblent regagner du poids rapidement s’ils suspendent le traitement, ce qui suggère que les prescriptions pourraient devoir se poursuivre à vie. Il n’est donc pas étonnant que l’obésité soit perçue comme le nouvel Eldorado médical, attirant de nombreux autres acteurs du secteur pharmaceutique.
Cela dit, même si nous faisons l’hypothèse que les prix vont baisser, il semble difficile d’espérer que le coût de traitement de la maladie par cette méthode ne reste pas nettement plus élevé que le coût actuel de ses conséquences. Evidemment, l’avantage sera d’offrir aux personnes concernées une vie plus agréable, mais la question est « qui va payer? ». Etant donné que seule une minorité des cas d’obésité provient d’origines entièrement génétiques, et que les autres nécessitent des facteurs liés à des choix d’hygiène de vie ou d’alimentation, les discussions vont pouvoir durer éternellement sur la question de savoir qui doit payer pour les conséquences des comportements délibérés de chaque individu. A ce stade, ni le système Medicare/Medicaid, ni la plupart des assureurs privés n’ont pris le parti de rembourser Wegovy, Zepbound et les produits comparables, lorsqu’ils sont prescrits pour la perte de poids. Ils finiront toutefois vraisemblablement par les couvrir à un moment ou à un autre.
Nous trouvons donc surprenant que le temps et l’argent dépensés à changer les comportements et à encourager l’adoption d’habitudes plus saines restent aussi ridiculement faibles. Ni les consommateurs, ni les fabricants de « malbouffe » n’ont à s’inquiéter de devoir faire un effort pour mériter le traitement. Eli Lilly a même mis en place un accord avec Amazon Pharmacy pour livrer Zepbound directement à votre domicile, de sorte que vous n’ayez pas à prendre le risque de quitter votre canapé et de faire un peu de marche pour vous rendre à la pharmacie la plus proche !
ALF – 14/05/2024