Nous nous plaignons souvent que les choses évoluent trop lentement au Japon mais pour une fois, nous devons admettre qu’une réglementation archaïque a probablement aidé.
Les media étrangers ont félicité un équipage de la JAL pour avoir évacué sains et sauf les 367 passagers d’un gros-porteur en feu, suite à une collision avec un avion des garde-côtes à l’aéroport de Tokyo – Haneda début janvier. Peu après, toutefois, une polémique a vu le jour sur les réseaux sociaux japonais, puis dans d’autres media de masse, à propos de la mort de deux animaux domestiques dans la soute à bagages.
Contrairement à la plupart de leurs concurrents étrangers, les compagnies aériennes japonaises n’acceptent pas les animaux de compagnie à bord, à l’exception d’un transporteur qui tolère les petits chiens et chats dans des cages spéciales sur certains vols, en échange d’un engagement écrit de leur propriétaire d’abandonner leur animal en cas d’accident ou d’évacuation en urgence. Comme beaucoup d’autres réglementations anciennes au Japon, celle-ci a été écrite à une époque où les chiens et les chats au Japon étaient plus souvent laissés dehors, et où personne ne remettait en cause leur traitement comme « bagages ».
Ainsi, alors que nous mettons souvent en avant les apports des nouvelles réglementations qui sont introduites au Japon, l’honnêteté nous oblige à signaler quand ce n’est pas le cas. Cette fois-ci, plusieurs centaines de vies ont été sauvées à cause d’une pratique ancienne, qui ne serait probablement plus en vigueur si les choses changeaient plus vite.
Il est malheureux que deux animaux aient été tués, mais gardons en tête l’un des points clés mis en exergue par les experts à propos de cette évacuation réussie: l’équipage s’est assuré efficacement que les passagers laissent leurs affaires personnelles à bord.
KH – 15 février 2024