La version semestrielle du rapport SPIVA, qui analyse régulièrement comment les gérants actifs se comportent face au S&P 500, a été publiée en septembre. Comme d’habitude, elle montre que la plupart d’entre nous, gérants d’actions américaines, n’avons aucune utilité. A Graphene Investments, la transparence est une de nos valeurs fondatrices, et nous tenions donc à ce que nos clients le sachent.
Que nous dit SPIVA ?
Vous pouvez trouver tous les détails sur le site des indices S&P Dow Jones (https://www.spglobal.com/spdji/en/research-insights/spiva/) mais, pour faire court, les enseignements clés sont à notre sens les suivants:
– le pourcentage des gérants actifs sur le marché des grandes valeurs américaines qui parvient à battre le S&P 500 sur le long terme (10-15 ans) est à peine supérieur à 10%.
– la dernière fois que ce pourcentage a dépassé 50% sur une année calendaire remonte à 2009, où 52% des gérants actifs ont battu le marché. 2007 était une année encore plus faste, puisque 45% seulement ont sous-performé.
– la première moitié de 2022 a montré une nette amélioration, puisque seuls 51% des gérants sont arrivés derrière leur indice, alors que cette proportion atteignait 85% en 2021.
Sommes-nous d’accord ?
Les chiffres sont les chiffres et, oui, nous ne pouvons qu’être d’accord. Nous pensons même qu’ils sous-estiment le problème car nous notons que la plupart des années où les gérants ont obtenu de bons résultats (c’est-à-dire où à peine plus de la moitié d’entre eux a réussi à remplir son objectif) sont des périodes où il s’est produit une forte correction. Il est donc probable que, pour beaucoup de ces « gagnants », la surperformance tenait plus à leur capacité à détenir des liquidités qu’à choisir des titres (pour mémoire, Graphene Investments s’adresse à des investisseurs professionnels, qui souhaitent des produits à l’exposition prévisible, et nos fonds sont donc entièrement investis en permanence).
Que peut-on en conclure ?
Le premier enseignement important est que, pour les investisseurs souhaitant aller sur les actions américaines parce qu’ils en attendent une baisse, beaucoup de gérants peuvent convenir (mais un psychiatre serait peut-être plus utile). Au contraire, un gros défi se profile pour ceux qui désirent jouer un marché qu’ils attendent en hausse ou qui, comme nous, se concentrent sur le long terme faute de savoir prédire le futur proche. Non seulement leurs choix sont limités mais, comme nous le savons tous, la performance passée n’est pas une indication fiable de la performance future.
La réponse logique à tout cela peut être un passage à l’indexation, qui revient à abandonner tout espoir réussir pour être sûr de ne pas rater. Si un investisseur continue toutefois à s’efforcer de sortir du lot, nous sommes persuadés que la clé réside dans une analyse approfondie des processus de décision des gérants. On remarque que la plupart de ceux qui se comportent raisonnablement bien au fil des années ont une grande discipline d’investissement, qui les protège des effets indésirables du stress et de l’émotion.
Contrairement aux « artistes », qui peuvent avoir de la chance un certain temps mais vont tôt ou tard perdre leur « mojo », les gérants disciplinés sont plus prévisibles. Ils font également beaucoup d’erreurs mais, au-moins, ils ne réagissent pas de manière émotionnelle et, de ce fait, ils n’ajoutent pas systématiquement de nouveaux problèmes à ceux qui sont déjà survenus.
Si vous souhaitez en savoir plus sur notre processus d’investissement, n’hésitez pas à nous contacter.
HG – 14 octobre 2022