Beaucoup de gens savent que les élections au sein du PLD, qui vont déterminer le prochain Premier Ministre du Japon, vont se tenir le 29 septembre. Moins nombreux sont ceux qui réalisent que deux des quatre concurrents en lice sont des femmes. Le pays est-il en marche vers l’égalité des sexes ?
Le Japon n’est pas connu pour sa culture de l’égalité des sexes. De fait, il se classait 121e sur 153 pays dans un rapport du Forum Economique Mondial portant sur 2020. Les schémas de pensée différenciés par genre restent très répandus dans divers domaines de la société japonaise, dont la gouvernance et la politique.
En 2020, seulement 15% des positions de direction étaient occupées par des femmes. On était loin des 30% initialement visés par Shinzo Abe, et même son gouvernement de 19 membres ne comptait pas plus de deux ministres de sexe féminin. De ce fait, le Japon se classait derrière l’Arabie Saoudite pour la représentation des femmes en politique !
La tendance est toutefois très différente. Plusieurs femmes ont récemment obtenu des rôles importants dans le pays. Yuriko Koike dirige la ville de Tokyo, et l’ancienne athlète olympique Seiko Hashimoto (par ailleurs ancienne ministre) est devenue responsable de l’organisation des Jeux Olympiques lorsque Yoshio Moro a dû quitter le poste… pour avoir tenu des propos sexistes. Dans un domaine plus symbolique, le Japon envisage actuellement d’autoriser les femmes mariées à conserver un nom différent, ce qui n’est pas autorisé par la Constitution actuellement.
Maintenant, deux des quatre candidats à la tête du PLD sont des femmes: Sanae Takaichi et Seiko Noda, qui sont toutes les deux d’anciennes « Ministres des Affaires Internes et de la Communication ». L’un des candidats masculins, Kono-san (actuellement en charge des vaccinations au sein du gouvernement) reste toutefois favori dans la course pour la direction du pays, mais il met en avant son objectif de faire progresser la représentation des femmes en politique, sans pour autant appliquer des quotas.
Si nous raisonnons de manière réaliste, malgré le soutien d’Abe-san à madame Takaichi, le prochain Premier Ministre japonais sera probablement encore un homme, et son gouvernement devrait compter une majorité d’hommes aux postes ministériels. Cela dit, comme nous ne croyons pas à l’efficacité des quotas, nous sommes impressionnés par le rythme auquel les esprits évoluent sur l’égalité des sexes dans les cercles politiques japonais. L’avenir dira si cette évolution se propage à l’ensemble de la population.
ALF – 23 septembre 2021