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Elections américaines – Les résultats au 14 novembre

Alors que le dépouillement touche à sa fin aux Etats-Unis, nous vous proposons ici quelques éléments factuels et une analyse synthétique de la situation. Nous n’avons pas vocation à rivaliser avec les journalistes, mais cet article sera tenu à jour régulièrement en cas de rebondissement, non seulement pour la Présidentielle mais pour le Congrès.

Dernières mises à jour:
14 novembre 2020: 0h14
12 novembre 2020:11h41
9 novembre 2020: 9h30
8 novembre 2020: 16h12, 16h19, 22h46
7 novembre 2020: 11h17, 11h39, 18h50
6 novembre 2020: 01h30, 9h50, 10h31, 10h52, 12h36, 15h43, 17h54, 20h59, 23h38
5 novembre 2020: 0h15, 0h54, 1h24, 9h20, 12h57, 16h02, 19h42
4 novembre 2020: 15h20, 17h32

Le résumé:

  • Le suspense est terminé: un peu avant midi à Washington le samedi 7 novembre, les principaux media américains ont confirmé que Joe Biden remportait les 20 grands électeurs de Pennsylvanie. Il devient donc « President-elect ».
  • Donald Trump refuse toujours d’admettre sa défaite, malgré les efforts de certains républicains (dont son épouse et son gendre Jared Kushner) qui, selon CNN, cherchent à le convaincre de concéder la victoire à son adversaire.
  • L’incertitude se poursuit en revanche pour le Congrès.
  • L’élection du 3 novembre a vu la plus forte participation (en nombre d’électeurs) jamais enregistrée dans l’histoire des Etats-Unis
  • Les sondages se sont trompés et le score est serré: il n’y a pas eu de « vague bleue », ni de « vote-sanction » contre le Président sortant.
  • En intégrant quatre états où les dés semblent jetés (voir plus bas), le score actuel en nombre de grands électeurs est de 290 à 232 en faveur de Biden et plus probablement 306 à 232). On attend en effet encore la Georgie, qu’il devrait remporter.
  • Comme prévu (et annoncé dès avant l’élection), l’équipe de campagne de Trump multiplie les recours. Parallèlement, le président sortant (qui jouait au golf au moment de l’annonce) continue, lors de ses rares apparitions publiques, à se dire vainqueur « si on ne retient que les bulletins valides » et à accuser les Démocrates de lui voler sa victoire, sans donner aucun élément pour étayer ses affirmations. Ceci a conduit plusieurs grands réseaux de télévision à couper la diffusion de sa dernière allocution, ou à la faire suivre d’un commentaire acerbe. Plusieurs des premiers recours républicains ont été rejetés par les tribunaux des états, qui doivent se prononcer avant une éventuelle transmission à la Cour Suprême: il n’y avait pas assez d’éléments à l’appui.
  • La situation a été agitée après les premiers résultats dans les rues de certaines villes comme Portland ou Detroit, où des tensions sociales et raciales s’étaient multipliées ces derniers mois, mais elle est beaucoup moins tendue qu’on ne pouvait le craindre. Dans sa première allocution en tant que Président élu, Biden a insisté sur sa volonté de réunir le pays.
  • Il se murmure que, s’il épuise ses recours sans obtenir gain de cause, Donald Trump pourrait annoncer aussitôt sa candidature pour 2024. En attendant, il a lancé un appel aux dons pour financer les frais juridiques des recours.

Les points d’incertitude:

Hormis le sort des recours républicains, il ne reste plus d’incertitude concernant la présidentielle. Même si Biden ne gagnait plus aucun nouvel état, et si son avance fondait complètement en Arizona (ce qui semble peu probable, mais lui ferait reperdre 11 grands électeurs qui lui sont actuellement attribués), il aurait toujours plus de 270 grands électeurs. En avoir plus serait une satisfaction morale sans aucune utilité pratique, et sa légitimité est déjà assurée par l’écart en voix (supérieur à 3.3%).

Il reste actuellement un seul état où le score est incertain: la Georgie (16 grands électeurs). Trump menait depuis le début, mais Biden l’a rattrapé à l’aube du 6 novembre et a maintenant environ 14 000 voix d’avance alors que le dépouillement s’achève. Sur presque 5 millions de bulletins, l’écart est infime, et la Georgie a annoncé un recomptage.

Il ne nous semble plus y avoir de doute sur la Caroline du Nord ni l’Alaska, que nous comptons ci-dessus dans les états acquis à Trump.

De même, nous comptons le Nevada dans les gains de Biden. Son avance ne cesse de s’accroitre (elle est passée de 0.9% à 2.7%, et il faudrait un retournement de tendance invraisemblable pour que les 5% de bulletins restant à dépouiller changent la donne. Comme la plupart des media, nous donnons aussi l’Arizona à Biden même si, techniquement et mathématiquement parlant, une surprise n’est pas complètement exclue. L’avance du candidat Démocrate a longtemps oscillé entre 1 et 2 points mais elle se réduit actuellement et n’est plus que de 0.3%, soit moins de 12 000 voix. Un renversement parait toutefois difficile à envisager alors qu’il reste moins de 0.6% des bulletins à dépouiller.

Le Wisconsin (10 grands électeurs) et le Michigan (16), initialement incertains, sont finalement « bleus » depuis longtemps.

Quelles sont les chances de succès des recours de Trump ?

Les scores serrés ont donné au Président sortant l’espoir de contester le résultat en multipliant les recours. Donald Trump déteste perdre et fera donc tout pour ne jamais avoir à reconnaître qu’il a été battu à la régulière. C’est surtout pour lui une manière de gérer son image en vue de la suite.

Ses chances de succès semblent toutefois maigres, de l’aveu même de certains juristes républicains. Les états qui avaient modifié les principes de vote par correspondance à cause de la pandémie, pour pouvoir prendre en compte les bulletins postés dans les délais mais arrivés après le 3 novembre, semblent l’avoir fait dans les règles et la transparence. En outre, ces états étant loin d’être tous démocrates, il sera difficile de plaider la partialité de la mesure. Quant au vote et au dépouillement, tous les observateurs que l’on peut estimer impartiaux s’accordent à reconnaître qu’il ne semble pas y avoir eu de situations particulièrement critiquables, susceptibles d’étayer des accusations crédibles de fraude. Les accusations parues sur les réseaux sociaux, selon lesquelles des morts auraient voté ou le taux de participation aurait dépassé 100% dans certains états, ont fait l’objet d’investigations de la presse qui ont établi qu’il s’agissait de « fake news ». Plusieurs tribunaux ont déjà rendu leur verdict en classant les demandes des républicains, et un membre de l’autorité qui supervise les élections les a qualifiées de ridicules. Seule la Pennsylvanie est à nouveau sur la sellette puisqu’un juge a raccourci le délai dont disposaient les électeurs pour valider leur vote en confirmant leur identité. L’impact réel en voix est encore incertain mais, même sans la Pennsylvanie, Biden l’emporterait largement.

Si certains cas arrivent néanmoins à la Cour Suprême, il sera intéressant de suivre son attitude: parviendra-t-elle à rester impartiale?

Le comportement de Trump conditionnera aussi la réaction de certains « barons » républicains. La plupart soutiennent mollement la stratégie actuelle. Beaucoup ont insisté sur le droit de Donald Trump à demander des vérifications, mais peu ont repris à leur compte les accusations de fraude, et certains ont déjà pris leurs distances avec les commentaires du sortant. En cas de mauvaise foi excessive du perdant, on peut imaginer qu’un plus grand nombre manifeste sa gêne.

En tout état de cause, nous n’envisageons pas que les recours puissent entrainer une remise en cause de l’élection de Biden, d’autant que l’agence Associated Press a toujours fait preuve de la plus grande prudence dans l’annonce des résultats. Jamais une élection qu’elle avait annoncée n’a été invalidée. Les messages de félicitations adressés à Joe Biden par des leaders internationaux et même par l’ancien président G.W. Bush montrent clairement que personne ne croit à une remise en cause.

Le principal problème de la situation est donc que, tant que Donald Trump ne reconnait pas sa défaite, les échanges d’information qui se mettent traditionnellement en place entre l’équipe du sortant et celle du nouvel élu ne peuvent pas démarrer. C’est le pays qui est perdant.

Notre analyse sur les résultats:

Après avoir longtemps mis en garde contre l’idée qu’une réélection de Trump était invraisemblable, nous avions fini par penser ces dernières semaines que le président sortant ne parviendrait plus à refaire son retard, ce qui était manifestement une erreur. Biden l’emporte mais il y a eu du suspense.

Du côté du Congrès, les choses sont également plus compliquées que prévu. Les Démocrates devraient conserver la Chambre des Représentants, mais avec une majorité réduite. Ils enregistrent en effet sept ou huit défaites inattendues de leurs sortants, alors qu’ils espéraient augmenter nettement leur nombre d’élus. Les choses sont encore plus incertaines au Sénat, où il y a quelques victoires inattendues dans chacun des deux camps. Il semble que les Républicains puissent conserver cette institution (ils ont actuellement 5O sièges sur 100, contre 48 aux Démocrates) mais il faudra attendre le mois de janvier pour le savoir: en Géorgie (l’un des deux seuls états, avec la Louisiane, à appliquer un scrutin majoritaire à deux tours et non à un tour, et où les deux sièges de sénateurs faisaient exceptionnellement l’objet d’un vote à la même date), aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue, et un « run-off » doit être organisé. L’un des sièges semble devoir revenir au sortant républicain David Perdue, mais si les Démocrates remportaient les deux élections sénatoriales dans cet état, il y aurait égalité parfaite en sièges. Le ticket présidentiel gagnant aurait une « majorité » ténue puisque le Président du Sénat (qui est constitutionnellement le Vice-Président des Etats-Unis) ferait pencher la balance.

Tout cela montre que l’élection de Biden tient plus à une légère montée du rejet de la personne « Trump » qu’à une adhésion forte au programme démocrate. Le président sortant a probablement payé ses mauvaises relations avec la presse (qui est majoritairement pro-démocrates aux Etats-Unis, mais n’a pas toujours eu des relations aussi tendues avec les présidents républicains) et ses méthodes brutales dans la gestion des relations internationales (qui, en multipliant les tensions, ont fini par provoquer des craintes d’incidents géopolitiques). Hasard ou lien de cause à effet, la seule fois où le président sortant a semblé être impliqué dans un événement qui apaisait des tensions (l’accord entre Israël et les Emirats Arabes Unis, annoncé mi-août) a été suivie d’une forte remontée des avis favorables sur son action. On peut en revanche s’interroger sur l’influence de la pandémie. Certains pensent que Trump a perdu sur ce point en particulier, mais nous sommes plus réservés. En effet, il conserve plusieurs des « swing states » les plus touchés par le coronavirus, comme la Floride et le Texas. Du côté positif, en revanche, il parait certain que le bilan économique des années Trump a été un élément fort en faveur du président sortant. Il ne semble pas non plus que sa méconnaissance des dossiers et le dilettantisme de son engagement aient pesé sur son score. Comme le faisait remarquer CBS News, la journée de samedi était la 209e que le président sortant consacrait au golf depuis son élection (alors qu’il avait reproché à Barack Obama les 105 parcours effectués pendant son propre mandat).

Quant à l’avenir, Biden est élu mais aura probablement au Capitole un Congrès partagé aux majorités moins tranchées que le précédent. La mise en oeuvre de plusieurs mesures-phares du programme, qui prévoyait un gros plan de relance et des hausses d’impôts sur les sociétés, sera probablement compliquée si le Sénat reste républicain.

Notre conclusion à ce stade

Pour le court terme, le vrai sujet après cet intermède divertissant est surtout l’évolution de la pandémie, sur laquelle la nature et la recherche devraient continuer à avoir plus d’influence que la politique. C’est exactement la raison pour laquelle nous n’avions pas particulièrement « joué » le résultat des élections dans notre portefeuille. Biden a promis de s’occuper du sujet « dès son premier jour à la Maison Blanche », mais le 20 janvier est très loin. Il serait souhaitable que le problème commence à être traité sans attendre, ce qui risque de reposer une nouvelle fois sur les états et les entreprises, sans impulsion fédérale si le président sortant refuse de coopérer.

Pour le plus long terme, rien n’est clair tant que les majorités exactes au Congrès ne sont pas connues. Il va donc falloir encore un peu de patience.

Cet article sera ajusté au fil du temps et de ce que nous aurons à raconter. N’hésitez pas à revenir.

H.G

 

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