Bien que 2020 soit une année électorale aux Etats-Unis, la couverture médiatique de la Présidentielle a quasiment disparu hors du pays, tandis que la pandémie accaparait toute l’attention disponible. Pourtant, la campagne est supposée se poursuivre, et nous avons pensé qu’une mise à jour pourrait vous intéresser.
La situation s’est clarifiée dans le camp démocrate
Ce n’est pas une nouvelle récente, mais il est possible que vous l’ayez ratée car l’information est tombée pendant que l’expansion du Covid-19 était à son maximum en Europe : Bernie Sanders a suspendu sa campagne, puis s’est rallié à son rival dans le processus de désignation du candidat démocrate, Joe Biden. Sauf événement totalement imprévu d’ici à l’automne, l’ancien Vice-Président de Barack Obama sera le concurrent de Donald Trump à l’élection.
Non, la popularité du président américain n’est pas en baisse…
Les média rapportent souvent que la gestion calamiteuse de la pandémie par Donald Trump et ses commentaires délirants sur la maladie et ses traitements ont entamé son taux d’opinions positives. Ils ont probablement été très sélectifs sur les périodes ou les sources, car la tendance sur les résultats moyens des sondages donne une vision différente. Certes, le nombre d’Américains qui désapprouvent l’action du président dépasse celui des opinions positives, mais c’est le cas sans interruption depuis début 2017. Selon une moyenne des sondages recensés par Real Clear Politics, l’écart a atteint son maximum en décembre de cette même année, et s’est inscrit en baisse tendancielle régulière, quoique volatile, depuis lors. Alors qu’il atteignait encore 10.7 il y a six mois (54.3% d’avis négatifs contre 43.6% positifs), il n’était plus que de 5.1 (51.5% contre 46.4%) il y a moins d’une semaine, avant de s’élargir à nouveau récemment.
… et l’avance de Biden dans les sondages axés sur l’élection s’érode doucement
Ils valent ce qu’ils valent, mais ces sondages indiquent actuellement que Biden devancerait Trump de 5.5 points (48.4% contre 42.9%). Sur les derniers mois, cet écart a atteint 7.4 points en mars, et semblait se réduire à un rythme accéléré jusqu’à ces derniers jours. La campagne du candidat démocrate est presqu’inaudible pendant le confinement, sauf lors de ses fréquentes erreurs de communication: la dernière, il y a quelques jours, l’a conduit à comparer le choix de vice-président potentiel à celui d’un mannequin pour un calendrier. Son rival continue à bénéficier d’une couverture médiatique, même s’il n’en fait pas toujours le meilleur usage.
En conclusion, ceci illustre qu’un autre facteur d’incertitude se profile pour le marché américain derrière le coronavirus. Les sondages ont toujours manqué de fiabilité pour l’élection présidentielle américaine, et celle-ci pourrait être particulièrement serrée. Il reste six mois à attendre avant de savoir si les parieurs (qui misent clairement sur une réélection de Donald Trump) ont raison, mais l’élection partielle tenue il y a quelques jours dans la 25e circonscription de Californie (qui a vu la victoire d’un républicain dans l’un des Etats les plus démocrates) est un autre signe que le jeu est ouvert.