Nous avons tous entendu les média répéter en boucle que l’économie américaine avait détruit presque 21 millions d’emplois non-agricoles entre mars et avril. Si ce chiffre est le plus mauvais enregistré depuis des décennies (à tel point que le FMI parle de la pire crise depuis 1929), nous pensons qu’il peut cacher de bonnes nouvelles.
Lorsque des réductions d’effectifs ont été annoncées ces deux derniers mois, nous avons remarqué que la plupart des sociétés (notamment les gros employeurs comme le commerce de détail ou l’hôtellerie) parlaient de ‘furloughs’ et pas de ‘layoffs’ ou de ‘terminations’. Une étude de RetailDive montre que, sur 67 chaines de commerces qui ont communiqué sur le sujet, 41 ont eu recours au ‘furlough’ et neuf au ‘layoff’, et le détail est d’importance. Le ‘furlough’ est, grosso-modo, un licenciement temporaire. Il fait monter les chiffres du chômage et, même si les détails peuvent varier d’un Etat à l’autre ou d’une entreprise à l’autre, il permet aux intéressés de s’inscrire au chômage et de percevoir les aides actuelles liées au Covid. Toutefois, le lien employeur/employé n’est pas rompu: généralement, l’entreprise continue à payer pour la couverture sociale et les cotisations aux plans de retraite 401(k). Et pour nous, il n’y a qu’une seule raison pour laquelle les sociétés américaines peuvent consentir à dépenser cet argent, à un moment où la préservation des liquidités est vitale, et alors que les équipes dirigeantes sont connues pour leur réactivité: elles veulent maintenir la relation pour pouvoir ré-embaucher rapidement au fur et à mesure du redémarrage.
Ce point représente une différence majeure avec les ralentissements économiques classiques du passé et, associé à la résistance relative des indices ISM (par rapport aux PMIs des autres pays), c’est un signe fort d’espoir. Bien sûr, un gros pourcentage de tous ces employés mis au chômage technique ne retrouvera pas son emploi mais, si l’on en juge par ce que font les entreprises, beaucoup le retrouveront.